Etre contre, mais contre quoi ?

contestation

Notre beau pays est, comme souvent, déchiré par un conflit social. Et comme souvent, je ne sais pas quoi en penser.
Enfin, j’en pense quand même 2 ou 3 petits trucs.

D’abord, que des travailleurs qui n’ont aucune garantie d’emploi et aucun parachute pour aller avec, il y en a plein en France.
Et ce ne sont pas seulement des travailleurs kleenex qui bossent pour des salaires de misère dans des emplois éjectables, de ceux dont la Société doit se faire un devoir urgent d’améliorer leur sort….

Il y a aussi ce qu’on appelle « les travailleurs indépendants ».

Qui doivent payer leur sécurité sociale et leur retraite de leur poche, qui n’ont pas de congés payés, qui n’ont pas d’assedics quand ils n’ont pas de boulot, qui vivent la précarité à chaque fois qu’ils terminent un dossier (lesquels dossiers peuvent durer 2 heures comme 2 ans), et qui, quand ils appellent leur banquier pour négocier un découvert, s’entendent systématiquement répondre, quand bien même ils sont depuis 20 ans dans la même agence :
« Votre salaire arrive quand ? »
Ben non, Mr le Banquier, il existe une 2° espèce : le travailleur indépendant. Qui n’a pas de salaire, forcément. Il a des clients qui le font parfois souvent poireauter avant de payer ses honoraires.
Ou alors il a un creux de trésorerie, parce qu’il a eu un creux de boulot, donc ce n’est qu’un mauvais moment à passer, avec votre indulgence et les aggios qu’elle lui coûtera, merci Mr le Banquier…
Pour les prêts, on n’en parle même pas, il a intérêt à avoir un paquet de fric d’avance et/ou 3 ou 4 ans derrière soi où il a payé plein d’impôts… Une année creuse au milieu, ça fait tout de suite désordre.

Bref, on est indépendants, donc précaires. Et on vit comme ça. C’est un choix, ou une fatalité, mais il faut savoir que c’est possible…. Et qu’une fois qu’on a amorcé la machine et si on veille à l’entretenir, ça peut rouler très décemment et plus si affinités.

Sinon, l’autre petite réflexion qui me sautille dans l’esprit avec un sourire mutin, c’est que ça m’étonnerait que plus de 10% des gens qui sont descendus dans la rue, aient étudié dans le détail les aspects techniques et juridiques du CPE.
Moi, je l’ai pas fait, mais je m’intéresse.
Et sur ce sujet, je vous conseille un billet fort amusant de l’indispensable Maître Eolas, lequel ne détient sûrement pas toutes les vérités, mais a une façon irrésistible de les interroger…