Ah les filles !

J’ai reçu cette petite info, ce matin. Avouez que 10 centimes la chanson, c’est pas cher….

 

Au Bonheur des Dames

C’est ma copine Adeline qui me l’a envoyée. Probablement que c’est elle qui a maquetté ce truc, c’est des potes à elle.
Et ce matin, en farfouillant, j’ai trouvé un vieux bout de rough, de l’époque ultra lointaine où je travaillais en agence avec elle.
Le rough, c’était très chiant, j’en ai fait pendant 2 ou 3 ans, ça m’a appris plein de trucs sur le métier et ça m’a fait rencontrer plein de gens. Et puis j’ai arrêté parce que ça payait bien, mais ça me tapait sur le ciboulot.

Mais j’en entends, au fond de la classe, qui demandent : « c’est quoi, le rough ? »

Alors c’est un mot barbare emprunté à l’anglais, où ça ne veut pas du tout dire la même chose.
En agence de pub, ça veut dire un dessin préparatoire pour une campagne, qui est censé, à terme, servir de base pour une photo ou une illustration. Donc qui doit, quand on est un grand roughman, évoquer le style du photographe ou de l’illustrateur auxquels la réalisation de l’image finale sera confiée. Et faut être capable de le faire en moins d’une heure…
Ça peut être un truc genre comme ça…

exemple de rough

… qui va être mis en place sur une maquette, puis soumis au client qui dira : « Ah non, j’aimerais mieux des nanas, ou des petits chiens avec des chapeaux, et que ça soit plutôt sous cet angle-là, et est-ce qu’on peut rajouter un bureau paysagé avec 300 personnes et 12 escalators sur 8 niveaux à l’arrière-plan ? »
Et on va recommencer jusqu’à ce qu’il soit content.
Quand je vous disais que c’était chiant.

Ceci dit, j’ai croisé d’excellents roughmen qui aimaient ça…. Comme ma copine Poppy dont je parlais hier, et qui a eu la grande générosité de m’apprendre à en faire, quand je débutais et que j’avais besoin de gagner ma vie.
Ou un gars qui s’appelle Jérôme Coudray, qui, à l’époque où je l’ai croisé, faisait des roughs pour des parfums, qui étaient d’une grande virtuosité et d’une vraie beauté plastique.

Mais bon, moi, je jouais pas dans cette catégorie, je me suis plutôt tapé des hélicoptères, des chantiers en double-page avec des bulldozers et des pelleteuses, et des types en costar-cravate qui montaient des escaliers, en route vers le futur flamboyant du monde de l’industrie.

Mais il est arrivé, quelques fois, que je fasse des trucs plus dans mes cordes. Par exemple, à l’époque Adeline, un titre de jeu vidéo avec plein de personnages. Mais je sais pas où j’ai mis les autres.

Space girl