C’est la rentrée, je suis énervée.

burketc

Je le redis : je ne suis pas pour le voile, le burkini et autres inventions qui s’appliquent à masquer les femmes dans le champ public ; sous, entre autres, l’exaspérant prétexte de ménager les pulsions des hommes.
Lesquels ne sauraient pas se contrôler, mais seraient malgré tout compétents pour dominer la société et diriger la majorité des états de cette planète.
Alors que pas les femmes, bien sûr.

Je ne suis pas non plus pour les photos de femmes dénudées qui nous polluent à tous les coins de rue pour vendre des bagnoles, des crèmes anti-cellulite, des yaourts ou des moissonneuses-batteuses ; ou pour voir des bimbos se tortiller en short moule-foune dans des télé-réalités qui les méprisent.

Doit y avoir un juste milieu quelque part.
Et des hommes qui trouvent normal de savoir se tenir, sans reporter cette responsabilité sur les femmes.

En attendant, je suis juste pour qu’on foute la paix aux femmes « voilées », même si elles font des choix qu’on n’approuve pas.
Tout en me posant la question de la pression qu’elles mettent aux autres, volontairement ou pas.
Mais leur imposer de se dévoiler en leur reprochant d’être voilées par contrainte, c’est juste la même contrainte à l’envers.
Ma conclusion : Qu’on foute la paix aux femmes, qu’on les laisse faire leur chemin personnel.
Et soyons là pour celles qui demandent de l’aide.

edit 31 août : un éclairage chagrinant en réponse à cette question que je me pose… 

Au début, je voulais juste publier un petit dessin, et puis je me suis énervée.

Parfois, il y a des boulots qu’on fait vraiment pour le fric.
Pas forcément parce qu’on n’a pas envie de les faire, mais parce qu’on est fatigué, saturé, à plat, sans inspiration…
Mais on n’est pas encore assez lessivé pour refuser de gagner un peu de thune.
… Mais j’entends des hoquets de surprise, voire d’indignation, dans le public.
Mais OUI, mesdames et messieurs : l’artiste est âpre au gain.
Parce que, les gens, faut arrêter de vouloir croire que notre métier n’est qu’une interminable fête toute de magie et de youplala, et que nous aimons à le pratiquer gracieusement :

  • Parce qu’on a « tellement de la chance de vivre de notre passion » (putain de gros cliché)
    (NB : si on la pratique gratuitement, la passion, on n’en vit pas. Je dis ça je dis rien)
  • Parce que pour nous « c’est facile puisqu’on fait ça comme ça » (re-putain de gros cliché)
  • D’ailleurs « c’est pas un vrai métier » (re-re-putain de gros cliché)
  • « On travaille pas pour de vrai » (mais tu le veux dans ta gueule, ton paquet de gros clichés ?)
  • « Alors on peut bien travailler gratuitement » (quelqu’un me passe la tronçonneuse, s’il vous plaît ?) contrairement aux plombiers, boulangers, maçons, médecins, avocats, et les autres vrais gens de la vraie vie que tout le monde trouve logique de payer…
  • Et enfin le très fameux : « Ça vous fera de la pub » (parce que les plombiers, boulangers, maçons, médecins, avocats, et les autres vrais gens de la vraie vie, on les paye, mais on leur fait pas de pub) (oh les pauvres !) (Enfin non, pas « les pauvres ». Puisqu’ils sont payés, eux.)

Donc, je répète :  LES ARTISTES ONT BESOIN D’ARGENT COMME TOUT LE MONDE, ils ont des factures à payer comme tout le monde, des emprunts à rembourser comme tout le monde, des mômes à élever comme tout le monde, et des fins de mois souvent plus difficiles que tout le monde, à cause du nombre élevé de cons qui pensent que LEUR TRAVAIL, QUI EST UN METIER, ne mérite pas rétribution.
Ou alors du genre que dalle, une petit aumône, voire de l’argent de poche, et ça ira bien.

Bref.
Je reprends mon propos initial : des fois, les artistes épuisés/lessivés font des boulots sans enthousiasme, ni inspiration, POUR LA THUNE.
Mais ils le font correctement, parce qu’ils sont PROS (oui, oui, c’est un vrai métier !).
Et quelques mois après, quand ils sont moins fatigués, plus détendus, plus inspirés, et qu’ils retombent sur le boulot en question, ils se disent : « Ah, c’est dommage… J’aurais pu faire ça comme ci ou comme ça, c’aurait été tellement mieux… »

Sur ce boulot-là, il y a ça qui est un peu amusant.
Le reste me chagrine.

Un billet où je me suis énervée.Oui. Tout ça pour ça.

 

 

Con-cours graphique(s)

Et c’est pas comme si j’en avais pas déjà parlé.

Concours graphiques à la con

Je précise que j’ai acheté pas mal de bijoux à des créateurs sur A Little Market, et je ne le regrette pas.
La presse féminine, par contre… Je suis désolée, mesdames, mais lire des canards qui m’expliquent que j’ai pas le droit d’avoir plus de 30 ans, des rides ou des kilos en trop, et qui me montrent des fringues importables sur des gamines de 14 ans photoshoppées… Ça me tombe des mains.
Même s’il y a peut-être des articles de fond cachés entre 2 pages de pub et des photos de people.
Mais là où je vous en veux, c’est que j’adore dessiner des femmes jolies, coquettes, fringuées, stylisées
Sauf que si elles sont filiformes, je me dis que ça participe à entretenir ces stéréotypes matraqués dans toutes vos pages, qui rendent inacceptables nos imperfections physiques et notre humanité…
Et si je leur dessine des gros popotins (j’adore ça !), je me dis que c’est même pas la peine d’aller vous les montrer.

Evidemment, sur le même sujet, n’oubliez pas de lire l’excellent billet concocté par mes estimées collègues Laurel et Marie Meier.
Et l’inénarrable Mon Maçon était illustrateur...

La journée de la jupe

 

La journée de la jupe

Je vais être franche : qu’une religion requière que les femmes soient voilées, c’est un truc que je ne comprends pas.
Si Allah, le Tout Puissant, ne souhaitait pas que les femmes soient visibles par d’autres que leurs maris, il avait le pouvoir de les fabriquer comme ça : invisibles, sauf pour le gars qu’il faut épouser. Tu le croises, et paf ! Apparition !
Je crois que même les non-musulmanes, on serait clientes : ça nous simplifierait pas mal la tâche pour réussir à éviter les gros cons cachés dans des enveloppes de types sympas.
Du coup, pour la virginité, c’est simple aussi : tu sais tout de suite avec qui ça va bien se passer, et c’est pas forcément la peine d’essayer les autres. T’façon, ils te voient même pas. Alors que celui-là, il ne voit que toi.

Bref, le voile, je comprends pas.
Surtout quand on m’explique que c’est pour protéger les femmes du désir obscène des hommes qui ne savent pas se retenir.
Donc, c’est la responsabilité de la femme de ne pas les provoquer, les pauvres, ils sont comme ça, ils n’y peuvent rien. Et quand ils pètent un câble, ils n’ont aucune responsabilité, c’est tout la faute de la femme.

Et là, curieusement, je m’interroge : pourquoi ils sont au pouvoir alors ? Si ils ne savent pas se tenir ? Si la responsabilité de leurs actes, c’est pas leur problème ? (Et pourquoi leur parole vaut plus que celle d’une femme, etc, etc…)
Allah, il trouve ça normal ? Que des gros bourrins gouvernés par leurs pulsions se considèrent comme dominants de droit divin ?
Vaste débat.

Bref, le voile, je comprends pas.
Mais je trouve que c’est quand même violent, cette histoire de jupe trop longue. Evidemment, j’ai pas tous les détails, je ne suis pas à la place des enseignants de ce collège et des difficultés qu’ils rencontrent, des tensions qu’ils affrontent, et je commets sûrement une erreur en publiant cette miniBD…
Mais je trouve que c’est déjà pas facile d’être une femme, en général.
D’être une femme musulmane, ça me semble upgrader la difficulté, vu d’où je me trouve. C’est peut-être de l’arrogance de ma part de penser ça, et j’en demande pardon à ceux qui en seront froissés. Mais voilà, c’est l’impression que ça me donne.
Et en même temps, je me dis que pour cette jeune fille, c’était peut-être juste que la jupe allait bien avec son foulard.
Alors, je lui souhaite du courage. Et je lui dis que même si je ne comprends pas le voile, si c’est son choix, j’espère que tout va s’arranger et qu’elle pourra reprendre le cours de son éducation sereinement.

Le Tonneau des Danaïdes

A la suite du billet précédent, vous pouvez aussi aller lire ce billet de Chloé Vollmer-Lo

Je ne suis pas sûre que ceux qui programment de tels reportages, et ceux qui les tournent, seraient aussi détendus si on leur disait que n’importe quel amateur avec une voix off  sur un truc filmé avec son smartphone fait aussi bien qu’eux, et qu’en plus, il cède les droits de diffusion gratos…

Quand j’aurai le temps, je dessinerai un truc qui me trotte dans la tête…

En attendant, un poisson-méduse qui traînait par là.

Le Poisson-Méduse